JOUR 002 - prêt à tout

Durant toute l'histoire de l’humanité, les connaissances que je m'apprête à te dévoiler à travers cette année d'apprentissage, ont été saupoudrées, pour certaines d'entre elles depuis sept milles ans, et pour d'autre cela remonte encore plus loin en arrière. Ainsi, nous pouvons affirmer que le réseau internet n'a pas changer grand chose quant à l’accessibilité de ces données. Oui, aujourd'hui, il y a énormément d'informations. Mais cela ne signifie pas que ces informations sont bonnes et qu'on les utilise. Globalement, les personnes qui sont sorti du groupe de gens de la masse et qui ont pu évoluer et grandir dans leur existence représentent un nombre similaire à travers tous les siècles confondus. Dans l'ancien temps, il y avait très peu d'informations disponibles, mais les individus qui voulaient améliorer leurs conditions de vie, et connaître les réponses à leurs questions principalement existentielles et spirituelles étaient excessivement motivés et engagés. Ceux-ci avaient une très haute volonté d'apprendre. De nos jours, il y a des informations partout, juste devant notre nez mais les personnes qui souhaitent les suivre sont très peu motivées. Elles ont une volonté d'apprendre qui frôle le zéro.

Toutes ces connaissances que tu es sur le point de découvrir tout au long de cette année d'apprentissage, et qui constituent l'ensemble de cet enseignement, ont toujours été transmises de maître à élève. Et la manière de transmettre ces informations n’étaient pas "un long fleuve tranquille" comme on dit. La façon d'enseigner par le maître n’était pas douce. Dans l'ancien temps, si tu demandais à un maître ce qu’était un disciple, il t'aurait probablement répondu que c'est celui qui dort devant sa porte.
Je vais te donner un exemple réel afin que tu saisisses bien mes propos. Disons que pour cet exemple, nous parlons d'enseignement alchimique. Cette manière de suivre la voie d'alchimiste s'est passée ainsi depuis des milliers d’années, et on peut même l'observer durant l’époque du Moyen-Age en Europe occidental. Cela ne signifie pas forcément que cette façon d'enseigner à un apprenti soit la meilleure, mais c’était celle qui était utilisée pendant très longtemps. L'apprenti était un enfant qu'on donnait à un maître. Très souvent, cela arrangeait la famille parce qu'elle n'avait pas à le nourrir, ni à faire son éducation. Pendant dix ou quinze ans, selon le maître alchimiste, cet enfant ne faisait qu'allait chercher le bois et allumer le feu. C'est tout, rien d'autre. c’était la seule et unique chose que cet enfant faisait. Alors, bien évidemment, à notre époque, avec nos sociétés industrialisées de consommation, on dirait que cette apprentissage est inenvisageable. Aujourd'hui, si la personne ne rentabilise pas son investissement personnel au bout de quelques mois, voir un an ou deux ans, pour apprendre un métier, c'est foutu. SA VIE est foutue. De nos jours, les gens ne connaissent pas ce qu'est la gratification différée, et veulent absolument des résultats, des réponses quasi-instantanées. Demandez à n'importe qui que vous connaissez autour de vous d'apprendre un métier ou quoique ce soit pendant dix ans. Certainement que votre interlocuteur refusera catégoriquement, en vous riant au nez. C'est tout bonnement inimaginable. On pourrait penser que pendant dix ou quinze ans, cet enfant ne faisait rien. C'est faux. Il faisait la chose principale qu'un alchimiste est sensé faire: observer. Il ressentait la température sur sa peau. Il observait durant de longues heures, jour après jour, ce que faisait son maître. Puis, après dix ou quinze ans, le maître donnait à l'enfant un creuset avec un mortier, et lui disait: "Pile-moi ça." Et c'est uniquement à ce moment-là qu'il commençait à se mettre à l'Oeuvre progressivement.

Il faut savoir qu'une voie alchimique, comme toutes voies spirituelles qui sont sensées améliorer notre existence d'ailleurs, est un voyage qu'on fait pleinement, de manière entière, c'est-à-dire que les gens qui s'engageaient dans ces voies d’élévation de soi, n'avaient rien, presque aucune possession personnelle, et très souvent même pas de famille. Pourquoi? Et bien, reprenons l'exemple de l'apprenti alchimiste...
L'apprenti doit être capable de dire: "Je peux partir tout de suite pour faire ce que j'ai à faire." En effet, lorsqu'il allait à la recherche de l'antimoine, sa matière première à Saint-Jacques-de-Compostelle, il faisait le voyage à pieds. Les voitures, les bus et les trains n'existaient pas à cette époque, ne l'oublions pas. En voulant se rendre là-bas, il risquait fréquemment de rencontrer, lors de son chemin, des bandits de toutes sortes, des voleurs et des meutes de loups affamés. sincèrement, il avait peu de chances d'arriver au bout de son périple. Puis, imaginons qu'il soit tout de même arrivé jusqu'au terme de son voyage, il fallait arriver à la bonne période pour trouver le métal qui était sur la plage, car le métal qui était amené par le courant marin entre le Bélier et le Taureau est présent seulement à ce moment-là. Une fois que l'apprenti aie eu fini de récupérer son métal et qu'il l'aie mit sur le dos, il fallait bien qu'il revienne. Et son retour se faisait encore à pieds. Lorsqu'il était revenu, il y avait déjà un bon nombre d’années qui s’étaient écoulées.
Quand cet apprenti, équipé de sa matière première, se présentait devant son maître alchimiste, ce dernier lui disait: "Maintenant, pour travailler, il va te falloir des ballons et des creusets. Va les chercher en Italie." C'est alors que l'apprenti repartais à pieds. Durant son long voyage, il était crucial qu'il évite les dangers comme par exemple les bandits de grands chemins. Et quand il revenait, lorsqu'il avait compris, il y avait sans doute une bonne vingtaine d'années qui s’étaient encore écoulées. Par conséquent, cet apprenti avait tout le temps de réfléchir durant ses voyages et ses périples, et de penser à la philosophie de l'alchimie.
Cela signifie concrètement que la première fois que cet apprenti a mis son creuset sur le feu, il avait pensé à tout son travail durant vingt ans. Qui ferait ça aujourd'hui ? Qui se lancerait dans ce genre d'apprentissage ? Vingt ans, tu imagines un peu... Aujourd'hui, les gens veulent TOUT, TOUT DE SUITE. Avant, dans l'ancien temps, les gens qui voulaient acquérir des secrets qui pouvaient transformer radicalement et bouleverser leur vie et celles de leurs contemporains étaient TRÈS motivés. De nos jours, il faut chercher au microscopes ce genre d'individus.

Donc, il fallait avoir le temps de faire tout ça. Est-ce que, parallèlement, on pouvait s'occuper d'une famille ? C'est peu probable.